La Nouvelle Génération, entre Pragmatisme et Pessimisme?
Les jeunes investisseurs abandonnent leurs convictions quant il s'agit de leur portefeuille.
Je suis tombé sur une étude récente menée par l'Université de Stanford, la Hoover Institution et le Rock Center for Corporate Governance, qui met en lumière un changement radical dans les attitudes des jeunes investisseurs. Selon cette recherche, publiée en décembre 2023, une tendance préoccupante émerge : l'intérêt décroissant pour les questions environnementales et sociales parmi les jeunes investisseurs, qui semblent de moins en moins disposés à compromettre leurs gains financiers pour soutenir de telles initiatives.
Le chiffre passe de 70% à 49% en seulement un an !
L'étude révèle une hésitation croissante à sacrifier des gains personnels pour des causes telles que le changement climatique, le développement durable, l'amélioration des conditions de travail, ou encore la diversité sur le lieu de travail. Ce désengagement soulève des questions importantes sur l'avenir de l'investissement responsable et les valeurs qui guident les décisions financières des nouvelles générations.
Les Facteurs de Changement
Plusieurs raisons expliquent je pense ce basculement. Tout d’abord une réelle incertitude économique et une confiance ébranlée dans les marchés boursiers sans parler de la pression économique due à l'inflation et à la hausse des taux d'intérêt.
À cela s'ajoute un climat politique de plus en plus polarisé autour des fonds ESG (Environmental, Social, and Governance), qui sont devenus un champ de bataille idéologique aux États-Unis.
En 2023, le marché des fonds ESG avait atteint plus de 6 000 milliards de dollars, mais a été rapidement l’objet d’une controverse politique, avec des initiatives législatives anti-ESG menées par des figures républicaines, faisant rimer ESG avec "Woke Capitalism".
Choc Générationnel sur le Marché Immobilier
Dans le même temps, le paysage immobilier américain est en pleine mutation, dominé par la génération des Baby-boomers qui possèdent près de 19 trillions de dollars de biens immobiliers. Cette domination pose un défi majeur pour les générations plus jeunes, notamment les Millennials, qui ont été particulièrement touchés par les crises économiques et un marché du logement de plus en plus inaccessible.
Les Baby-boomers détiennent 41,6 % de la richesse immobilière du pays alors que les Millennials et la génération Z peinent à accéder à la propriété. Cette situation est exacerbée par des taux d'intérêt fluctuants et une compétition accrue sur le marché immobilier. Les Millennials se retrouvent dans une position particulièrement délicate, coincés entre le désir de retourner en ville après la pandémie et les réalités économiques dures. Leur situation est rendue encore plus difficile par la dynamique familiale et les choix de vie, les forçant à reconsidérer leurs priorités financières et personnelles.
Cependant, une transition est à prévoir entre 2030 et 2040, avec une éventuelle baisse des prix de l'immobilier due à un afflux de propriétés sur le marché, à mesure que les Baby-boomers vieillissent.
Une hypothèse à creuser peut-être : tout ce foin autour des investissements soi-disant ESG est du pipeau du début à la fin et les jeunes générations s’en rendent compte.
L’objet de Renault par exemple n’est pas de rendre le monde meilleur, une ambition irréaliste, mais de fabriquer des bagnoles. L’objet de Danone est de faire des yaourts, pas de sauver la forêt amazonienne, etc.