2025 : Le grand basculement
14 prédictions qui dessinent un futur où rien ne sera plus comme avant
En cette fin d’année 2024, j'ai eu besoin de prendre du recul. Je suis parti m'isoler quelques jours à Joshua Tree, dans ce désert californien où le temps semble suspendu. Loin du tumulte de San Francisco et des discussions passionnées sur l'IA, j'ai voulu mettre en perspective ce que j’avais appris cette année.
2024 a été une année charnière : l'IA qui explose dans tous les sens, les deepfakes qui envahissent nos réseaux, Trump qui fait son retour... Mais 2025, c'est l'année où tout ce qu'on a vu émerger va vraiment commencer à impacter nos vies. J'ai bien conscience que cette année commence comme un mauvais roman de science-fiction, mais je reste persuadé que 2025 va être l'une des années les plus intéressantes de la décennie.
Ce qui est fascinant avec 2025, c'est que pour la première fois, on a l'impression que la Tech ne suit plus son petit bonhomme de chemin habituel. Entre l'IA qui redéfinit le travail, le quantum qui sort des labos, et un ordre mondial Tech qui se recompose sous nos yeux, on est à un moment où tout peut basculer.
Assis face aux rochers de Joshua Tree, j'ai tenté de démêler ces fils qui tissent notre avenir proche et voici quelques reflexions/prédictions qui me sont apparues.
L’intégralité de ce post sera disponible pour tous les subscribers le 8 Janvier.
L'IA va définitivement transformer le business en 2025
Dans la Silicon Valley, un nouveau terme circule : "Shadow AI". Un phénomène qui va marquer 2025 bien plus profondément que tout ce qu'on a vu jusqu'ici. L'année dernière, on parlait déjà de l'IA qui allait transformer le business. Mais ce qui arrive va être d'une tout autre dimension : l'IA ne va plus seulement assister le travail, elle va le redéfinir complètement.
Cette "Shadow AI", c'est la face cachée de la transformation en cours. Les employés, sous pression constante, vont de plus en plus se mettre à utiliser en secret des agents IA pour automatiser leur travail. J’en parlais d’ailleurs dans un récent post que j’avais appelé “La Grande Illusion du Travail”.
Les équipes commerciales seront les premières touchées par ce changement. Leurs effectifs seront réduits de moitié, pendant que leurs objectifs doubleront. Pourquoi ? Parce que l'IA va gérer si bien la prospection et le suivi que les sales vont pouvoir se concentrer uniquement sur ce qui compte vraiment : la stratégie et les relations humaines.
Cette transformation va dans le même temps créer un nouveau modèle d'entreprise fascinant : les "mono-entreprises". Imaginez une seule personne, orchestrant une armée d'agents IA, capable de générer des millions de revenus. Florent Crivello, CEO de Lindy, nous en parlait d’ailleurs dans un épisode récent de Silicon Carne. Le développement logiciel va devenir méconnaissable. Exit les cycles de versions traditionnels, place à une évolution continue pilotée par l'IA. Dans les startups de la Valley, cette révolution est déjà en marche : les équipes basculent vers une nouvelle répartition, 80% de product people pour 20% d'ingénieurs. La logique est implacable - quand l'IA s'occupe du code, tout l'enjeu devient de savoir quoi construire.
Mais attention aux zones d'ombre.
Certains analystes anticipent déjà qu'une entreprise du Fortune 500 perdra des milliards en 2025 quand ses agents IA vont prendre des milliers de mauvaises décisions en quelques minutes. Certains conseils d'administration l'ont compris, et créent déjà dans l'urgence des postes de "gouvernance IA". En réaction, un mouvement "AI-free" pourrait bien émerger : des produits vont se vanter d'être "faits par des humains". Non pas parce qu'ils seront meilleurs, mais parce qu’ils seront plus prédictibles et contrôlables.
Cette révolution technologique va créer une nouvelle fracture sociale : d'un côté, ceux qui sauront orchestrer ces agents IA, de l'autre, ceux qui seront orchestrés par eux. Les managers intermédiaires vont évoluer en superviseurs d'agents (moins de temps en réunion…). Une transformation qui va commencer dans la tech avant de s'étendre inexorablement à tous les secteurs.
Pour l’instant, l'optimisme règne dans la Silicon Valley. Les CEO des entreprises d'IA sont convaincus que l'impact va être déflationniste et va stimuler la croissance du PIB. Je pense pour ma part que les pertes d'emplois vont être colossales… Alors oui bien entendu, "On créera de nouveaux métiers, comme toujours". Mais la réalité pourrait être plus complexe. Le changement va être profond et douloureux et la mise en place d’un revenu universel de base va devenir inévitable si l’on veut amortir le choc de cette transformation. J’aurai tellement aimé que la France et l’Europe soit aux avant poste dans ce domaine…
La bataille réglementaire de l'IA ne fait que commencer
Pendant que la Silicon Valley s'enthousiasme pour sa révolution de l'IA, un autre combat se prépare dans les couloirs du pouvoir. À Washington et à Bruxelles, l'heure n'est pas à la célébration mais à l'inquiétude. Et 2025 s'annonce comme l'année de toutes les batailles réglementaires.
L'Europe a déjà choisi son camp avec l'AI Act. Les États-Unis, eux, vont prendre un chemin radicalement différent : pas de cadre fédéral, mais une régulation État par État. La Californie, comme à son habitude, va montrer la voie. Au 1er janvier 2025, elle a imposé une série de lois qui redéfinit les règles du jeu. Les deepfakes sont dans le viseur : interdiction de la pornographie générée par IA, protection renforcée des mineurs, obligation pour les réseaux sociaux de retirer ces contenus. La loi va même jusqu'à protéger les morts - il faut désormais l'accord des héritiers pour utiliser leur voix ou leur image via l'IA.
La politique va devenir un champ de bataille majeur en 2025.
Les partis politiques devront déclarer leur utilisation d'IA dans leurs spots publicitaires. Mais la résistance s'organisera : X et le Babylon Bee attaqueront la loi californienne sur les deepfakes politiques, brandissant le Premier Amendement comme bouclier.
En l'absence d'action du Congrès, 2025 va voir émerger une véritable mosaïque réglementaire. Le Texas prépare sa riposte contre le social scoring et la reconnaissance des émotions par IA. L'Illinois prévoit d’interdire la discrimination à l'embauche via l'IA. Le Colorado va forcer les développeurs à protéger les consommateurs contre les biais discriminatoires.
C'est un véritable Far West réglementaire qui se dessine. Les géants de la tech vont contester ces lois État par État, pendant que d'autres États vont s'empresser de copier le modèle californien. Entre une Silicon Valley qui veut aller vite et des régulateurs qui veulent mettre des garde-fous, 2025 va être l'année de tous les affrontements.
La grande guerre de l'IA est pour bientôt
La lune de miel entre OpenAI et Microsoft touche à sa fin. Cette relation, qui a marqué l'histoire de l'IA en 2024, va connaître un tournant majeur en 2025. Entre les cadres d'OpenAI qui s'impatientent face à la lenteur de Microsoft à fournir des serveurs, et les tensions croissantes autour de la transformation d'OpenAI en entreprise à but lucratif, le "meilleur bromance de la tech" va voler en éclats. OpenAI va probablement mettre fin à son accord d'exclusivité avec Microsoft pour proposer ses modèles via d'autres cloud providers.
2025 va aussi marquer la fin d'une ère technologique. Le prochain modèle d'OpenAI, Orion, va être plus qu'une simple évolution : une véritable révolution qui va fusionner les approches traditionnelles de LLM avec des modèles de "raisonnement" plus sophistiqués. Exit l'appellation "GPT", place à une nouvelle ère.
Pendant ce temps, les challengers comme Cohere et Mistral, malgré leur potentiel technique, restent des nains au pays des géants. Avec seulement 35 et 40 millions de dollars de revenus annualisés fin 2024 (contre 4 milliards pour OpenAI), ils vont probablement suivre le chemin d'Adept, Inflection et Character.AI en se faisant absorber par les géants de la tech.
La vraie nouveauté de 2025 va être l'arrivée des agents IA. Après deux ans de promesses, Google, OpenAI et Anthropic vont enfin concrétiser avec des agents capables de "voir" et naviguer sur le web comme des humains, grâce aux progrès des modèles multi-modaux.
Mais la surprise pourrait venir de Chine. Malgré les restrictions sur l'export des puces Nvidia, les modèles chinois continuent leur progression fulgurante, ayant appris à maximiser l'utilisation des anciennes puces. 2025 pourrait être l'année où un modèle chinois dépasse les modèles américains sur des benchmarks de référence.
Le défi énergétique de l'IA
Derrière cette course à l'IA se cache un défi colossal : l'énergie. Une simple requête ChatGPT consomme déjà 10 fois plus d'énergie qu'une recherche Google. Ce n'est pas un hasard si les secteurs de l'énergie et de la technologie dominent les classements des entreprises les plus valorisées, hier comme aujourd'hui. Dans notre économie de la connaissance, l'informatique et l'énergie sont indissociables.
Face à ce défi, le nucléaire apparaît comme une solution incontournable. Si l'éolien et le solaire ont leur place, ils ne peuvent rivaliser avec la puissance et la fiabilité du nucléaire. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : un seul réacteur nucléaire équivaut à 800 éoliennes ou 8,5 millions de panneaux solaires. Aux États-Unis, le nucléaire fournit déjà 48% de l'énergie propre.
Le paradoxe du nucléaire est qu'il a été le produit le plus mal brandé de l'histoire, alors qu’il offre le meilleur compromis énergétique. Pour mettre les choses en perspective : tout le combustible nucléaire usagé produit par les États-Unis en 60 ans tiendrait sur 10 mètres d'un terrain de football.
Face à l'appétit vorace de l'IA en énergie, 2025 va nous forcer à faire des choix cruciaux. Les data centers qui alimentent nos modèles d'IA consomment déjà l'équivalent de petits pays. Avec l'arrivée des agents IA et des modèles toujours plus gourmands en calcul, cette consommation va exploser. Les énergies renouvelables seules ne suffiront pas à répondre à cette demande exponentielle.
Le nucléaire sera la seule option viable pour soutenir cette révolution technologique. Sans une source d'énergie massive, fiable et décarbonée, nos ambitions en matière d'IA risquent de se heurter à un mur énergétique. C'est un choix difficile qui nous attend : accepter le nucléaire avec ses risques maîtrisés, ou freiner notre évolution technologique. 2025 sera l'année où ces questions énergétiques vont devenir impossibles à ignorer.
2025 : L'année où le quantum va enfin décoller
Quelque chose d'extraordinaire vient de se produire à Goleta, Californie. Dans un laboratoire de Google, une machine quantique a réalisé en quelques minutes un calcul qui aurait pris dix septillion d'années à nos plus puissants super-ordinateurs. Pour mettre cela en perspective, c'est comme si nous venions de passer du cheval à l'avion supersonique en un instant.
Ce qui rend cette avancée particulièrement fascinante, c'est qu'elle représente la fusion de deux mondes qui, jusqu'ici, évoluaient en parallèle. D'un côté, nous avons les théoriciens, ces physiciens qui naviguent dans l'univers étrange d'Einstein, où les particules peuvent exister dans plusieurs états simultanément. De l'autre, les ingénieurs pragmatiques qui doivent maintenir des systèmes à des températures proches du zéro absolu. Le génie de Hartmut Neven, ancien expert en computer vision qui a fondé le Quantum AI lab de Google en 2013, a été de réussir l'impossible : faire collaborer ces deux univers.
Mais la vraie révolution de 2025 ne sera pas technique - elle sera commerciale. Le quantum sort enfin des laboratoires. Si aujourd'hui il aide déjà les physiciens dans leurs recherches théoriques, ce n'est que la partie émergée de l'iceberg. Les applications qui se profilent donnent le vertige : simulation de molécules complexes pour créer des médicaments révolutionnaires, optimisation des réseaux électriques à une échelle jamais vue, et peut-être même percée dans notre compréhension de l'univers.
Sundar Pichai, le CEO de Google, compare le quantum d'aujourd'hui à l'IA des années 2010, juste avant son explosion. Le parallèle est saisissant. Google ne s'y trompe pas : l'entreprise recrute massivement des ingénieurs pour travailler aux côtés des physiciens quantiques, visant des applications commerciales d'ici 5 ans. Comme le résume parfaitement Anthony Megrant, l'architecte en chef du programme : "On est passés de la pure théorie à l'ingénierie pratique."
Contrairement à la révolution de l'IA qui nous a pris par surprise, cette fois nous voyons la vague quantique arriver. 2025 pourrait bien être l'année où la science-fiction devient réalité. Et pour une fois, la France pourrait bien être prête à surfer cette vague.
La question n'est plus de savoir si le quantum va tenir ses promesses, mais quand. Et tout indique que ce moment est enfin arrivé.
La fin du smartphone est proche (et c'est une bonne nouvelle)
Une révolution silencieuse est en train de se produire dans notre façon d'interagir avec la technologie. Les Ray-Ban Meta n'étaient qu'un avant-goût - 2025 va marquer la fin de l'hégémonie du smartphone comme interface principale de nos vies numériques.
Cette transformation va se jouer sur trois fronts. D'abord, le visuel. Meta prépare ses lunettes Hypernova avec affichage tête haute, pendant qu'Apple peaufine un Vision Pro 2 plus accessible. Même Google, qui s'était brûlé les ailes avec ses Google Glass, revient dans la course avec un projet encore secret. La réalité augmentée n'est plus une promesse futuriste - elle devient notre quotidien.
Mais la vraie révolution se joue peut-être du côté des interfaces neurales. Le bracelet neural de Meta n'est que le début. Pendant que Neuralink de Musk fait ses premiers pas avec des implants cérébraux, une nouvelle génération de startups développe des solutions non-invasives capables de lire nos intentions musculaires. L'idée de contrôler nos appareils par la pensée n'est plus de la science-fiction.
L'IA réinvente aussi complètement l'interaction vocale. Oubliez les assistants vocaux basiques d'hier - les nouveaux comprennent le contexte, l'intention, et maintiennent des conversations naturelles. Anthropic et Opus poussent l'expérience encore plus loin avec des voix qui s'adaptent à votre humeur et votre personnalité.
Mais le changement le plus profond viendra sans doute de l'ambient computing - cette technologie qui se fond dans notre environnement jusqu'à devenir invisible. Amazon transforme des maisons entières en interfaces interactives, où chaque surface peut devenir un écran. Google va plus loin en développant des tissus intelligents qui transforment nos vêtements en interfaces tactiles sans parler des nouvelles interfaces adaptatives pilotées par l'IA. Imaginez une technologie qui s'adapte en temps réel à votre contexte, votre état d'esprit, vos besoins. Si l'AI Pin de Humane n'a pas réussi ce pari, d'autres y parviendront.
2025 marquera l'année où nous commencerons enfin à lever les yeux de nos smartphones, à retrouver une verticalité comme dirait Alain Damasio. Non pas parce que nous serons moins connectés, mais parce que la technologie se sera intégrée si naturellement dans notre environnement (et notre cerveau) qu'elle en deviendra presque invisible. Le smartphone ne disparaîtra pas - il deviendra simplement une interface parmi d'autres dans un écosystème technologique plus riche et plus intuitif.
La révolution silencieuse du travail
Qui l'aurait cru pendant le Covid ? Ce qu'on pensait être une solution temporaire est en train de redéfinir complètement notre façon de travailler. 2025 marque l'année où le travail hybride atteint sa maturité, mais d'une manière que personne n'avait anticipée.
La transformation la plus visible est l'explosion des "Third Spaces" - ces lieux qui ne sont ni bureau, ni maison. Si WeWork a échoué, son concept renaît sous des formes inattendues. Les lobbies des hôtels Marriott se métamorphosent en espaces de travail premium. Starbucks réinvente ses cafés avec des cabines de visio et des salles de réunion. Plus surprenant encore, les centres commerciaux, autrefois symboles du déclin du retail, se réinventent en hubs de travail hybride.
Mais la vraie révolution se joue dans le virtuel. Microsoft et Meta font bien plus que de la simple visioconférence - ils créent des espaces de travail en réalité mixte où vos collègues apparaissent en hologrammes 3D. Les "AI Meeting Assistants" deviennent omniprésents, transformant chaque réunion en une expérience augmentée : ils prennent des notes, assignent des tâches et proposent même des solutions lors des discussions tendues.
Plus fascinant encore : l'émergence du "Time-Zone Engineering". Les entreprises ne s'organisent plus par fonction, mais par fuseau horaire. Des startups comme Remote.com poussent le concept encore plus loin avec leurs "Time Zone Teams as a Service" - imaginez une équipe complète qui avance sur vos projets pendant que vous dormez.
Cette transformation fait émerger de nouveaux métiers. Le "Hybrid Culture Officer" devient un poste clé, chargé de maintenir une culture d'entreprise vivante dans un monde où certains collègues ne se rencontreront sans doute jamais physiquement. Des startups comme Culture Amp utilisent l'IA pour analyser les interactions virtuelles, détectant les failles dans la cohésion d'équipe avant qu'elles ne deviennent problématiques.
2025 signe aussi la fin d'un autre mythe : celui du "retour au bureau". Les données sont claires - forcer les gens à revenir diminue la productivité. Les entreprises l'ont compris et changent de stratégie. Au lieu d'imposer des jours de présence, elles investissent dans des "moments de connexion" : des rassemblements trimestriels où toute l'entreprise se retrouve pour renforcer les liens humains, pendant que le travail quotidien reste flexible.
En 2025, on va enfin arrêter de parler de "travail hybride" - ce sera simplement "le travail". La question ne sera plus de savoir où on travaille, mais comment on peut maximiser la créativité et la collaboration humaine dans ce monde augmenté par l'IA.
La révolution du travail qu'on attendait depuis des décennies est enfin là. Et elle est bien plus profonde que ce qu'on imaginait.
L'éducation à l'heure de l'IA
L'éducation vit sans doute sa plus grande révolution depuis Gutenberg.
En 2024, les établissements se demandaient encore comment empêcher les étudiants d'utiliser l'IA pour leurs devoirs. En 2025, la question n'est plus de l'interdire, mais de l'intégrer.
Face à des étudiants qui ont accès à des IA capables de rédiger leurs dissertations, coder leurs projets et résoudre leurs équations, les institutions éducatives sont forcées de repenser leur approche. Et la réponse qui émerge est radicale : plutôt que de mener une bataille perdue d'avance contre l'IA, les établissements les plus avant-gardistes vont en faire un pilier de leur pédagogie ce qui ne manquera pas de creuser encore plus la fracture sociale.
Harvard et le MIT montrent la voie avec des cursus où l'utilisation de l'IA n'est pas seulement autorisée - elle est obligatoire. L'objectif n'est plus d'apprendre à coder, mais de maîtriser le "prompt engineering". Les étudiants n'exécutent plus des tâches répétitives, ils apprennent à diriger des équipes d'agents IA. C'est un changement de paradigme complet : on ne forme plus des exécutants, mais des chefs d'orchestre.
Cette transformation creuse un fossé dans le paysage éducatif. D'un côté, les établissements qui embrassent l'IA forment les "orchestrateurs d'IA" qui dirigeront demain. De l'autre, ceux qui résistent risquent de préparer leurs étudiants pour un monde qui n'existera plus.
Plus radical encore : l'émergence des "AI-first schools". Ces nouveaux établissements partent d'une page blanche, plaçant l'IA au cœur de leur approche pédagogique. Exit les cours traditionnels de programmation - on y apprend à utiliser l'IA pour résoudre des problèmes complexes. Le plus surprenant ? Leurs diplômés sont déjà les plus recherchés sur le marché, même sans avoir écrit une seule ligne de code "classique".
2025 marquera l'avènement d'un nouveau standard éducatif. La collaboration avec l'IA devient une compétence aussi fondamentale que la lecture et l'écriture l'étaient au siècle dernier. Ce n'est plus un "plus" sur un CV - c'est le minimum requis pour participer à l'économie de demain.
L'enjeu n'est plus de savoir si l'IA va transformer l'éducation, mais est-ce que nos systèmes éducatifs poussiéreux vont savoir s’adapter à cette nouvelle réalité. Et la fenêtre pour le faire se referme rapidement.
La crise silencieuse des jeunes mâles hétéro-normés
Pendant que notre société célèbre l'ascension méritée des femmes, une crise profonde et largement ignorée se développe dans l'ombre. Les chiffres sont glaçants : depuis 1980, le nombre de jeunes hommes de 20-24 ans ni en études ni au travail a triplé. Plus inquiétant encore, le taux d'emploi masculin est passé sous la barre des 90%, avec des salaires réels inférieurs à ceux de 1970.
Mais le plus alarmant reste ce qu'on appelle les "deaths of despair" - ces décès liés au désespoir qui frappent particulièrement les jeunes hommes occidentaux. En vingt ans, ils ont fait aux US plus de victimes (414 000) que la Seconde Guerre mondiale n'a tué d'Américains (407 000). C'est une véritable épidémie silencieuse qui se propage dans nos démocraties.
Cette crise se double d'une dimension démographique dévastatrice. Le nombre d'hommes célibataires explose, créant une spirale négative implacable. Sans l'ancrage social et émotionnel d'une relation, beaucoup basculent dans des comportements à risque ou s'isolent complètement.
L'élection de Trump en 2024 a brutalement mis en lumière cette fracture sociale. Dans un monde où votre fils passe ses journées dans la cave à vaper et jouer aux jeux vidéo, les grands débats sur les droits des trans ou l'Ukraine semblent pour certains bien abstraits. Le gain stupéfiant de Trump de 15% chez les jeunes mâles - le plus grand transfert démocrates-républicains jamais observé - révèle qu'il a su capter ce malaise profond. Et le basculement des femmes de 45-64 ans sont probablement des mères qui s'inquiètent pour l'avenir de leurs fils.
2025 pourrait bien être l'année où cette crise, trop longtemps ignorée, va exploser au grand jour. La vraie question n'est plus de savoir si elle existe - les chiffres parlent d'eux-mêmes - mais comment notre société va y répondre. Car derrière les statistiques se cache une génération entière de jeunes hommes en perdition, et avec eux, une partie de notre futur collectif.
Cette fracture genrée révèle une transformation plus profonde de notre société. Elle nous force à nous interroger non seulement sur l'égalité des sexes, mais aussi sur la façon dont nous définissons la réussite, l'identité et le sens même de la masculinité au XXIe siècle.
YouTube a gagné la guerre du streaming (et ce n'est que le début)
Oublions Netflix un instant. Le véritable vainqueur de la guerre du streaming, c'est YouTube. Et les chiffres sont sans appel : la plateforme, qui ne dépense pas un centime en création de contenu - elle partage simplement les revenus avec ses créateurs - vient de franchir un cap historique en captant 10% de l'audience télévisuelle totale.
Mais le plus fascinant, c'est son emprise sur la nouvelle génération. 81% de la génération Alpha regarde YouTube régulièrement, contre 62% pour les services de streaming par abonnement et 44% pour TikTok. Plus révélateur encore : un tiers des enfants de 8-12 ans aux États-Unis et au Royaume-Uni rêvent de devenir YouTuber. La star de cinéma n'est même plus une aspiration - elle a disparu des radars.
YouTube a aussi silencieusement conquis le monde du podcast. C'est un territoire que je connais bien, et les chiffres sont stupéfiants : le podcasting est le seul média publicitaire qui croît au rythme des géants tech comme Meta, TikTok et Alphabet. Sur 3,2 millions de podcasts existants, 600,000 produisent du contenu chaque semaine.
Pour mesurer l'ampleur de cette révolution, prenons un exemple : Kamala Harris aurait dû passer trois heures par soir pendant deux semaines sur CNN, Fox et MSNBC pour atteindre l'audience que Trump a touchée en une seule apparition chez Joe Rogan.
L'écart entre l'attention captée par les podcasts et leurs revenus publicitaires est encore énorme, mais il va se résorber rapidement. Depuis l'élection, les podcasts ont vu leurs revenus bondir de 30%. Et ce n'est que le début - je prévois une hausse de plus de 20% des recettes publicitaires en 2025. Les annonceurs commencent à comprendre que c'est là que se trouve leur audience la plus précieuse : des jeunes consommateurs engagés et à fort pouvoir d'achat.
Ce qui se joue ici n'est pas qu'une bataille de plateformes. C'est une redéfinition complète de la création et de la consommation de contenu. YouTube a réussi là où les médias traditionnels ont échoué : créer un écosystème où créateurs et audience se rencontrent naturellement, sans intermédiaires coûteux.
La vraie révolution, c'est que YouTube a transformé la création de contenu en véritable économie parallèle. Pendant que Netflix dépense des milliards en production, YouTube prospère en laissant ses créateurs construire leurs propres empires. C'est un modèle qui s'auto-alimente : plus il y a de créateurs, plus l'audience grandit, et plus le système devient attractif pour de nouveaux talents.
2025 ne sera pas l'année où YouTube gagnera la guerre du contenu - cette guerre est déjà gagnée. Ce sera l'année où nous réaliserons l'ampleur de sa victoire.
L'année où les robotaxis passent à la vitesse supérieure
Silencieusement, une révolution est en train de se produire dans les rues de San Francisco. Waymo, la filiale d'Alphabet, réalise déjà plus de 100,000 courses payantes par semaine. Ce n'est plus une expérimentation - c'est une véritable disruption commerciale qui s'annonce pour 2025, d'autant que Tesla se prépare à lancer sa production en masse de robotaxis dès 2026.
Cette montée en puissance des véhicules autonomes est en train de redessiner complètement le paysage de la mobilité urbaine. Uber l'a bien compris. En nouant des partenariats stratégiques avec Waymo pour intégrer leurs véhicules autonomes dans son application, l'entreprise se positionne déjà pour le monde d'après.
Lyft, en revanche, accumule les revers. L'échec de son partenariat avec Argo AI en 2022, suivi du gel de son projet avec Motional en 2024, l'a laissé sur le bord de la route. À San Francisco, les données de Yipit sont implacables : Waymo aurait déjà rattrapé Lyft en termes de réservations.
La situation est si critique que les analystes commencent à spéculer sur un possible rachat de Lyft par Amazon. L'hypothèse n'est pas farfelue : Amazon, qui a déjà investi plus d'un milliard de dollars dans Zoox en 2020, pourrait voir dans les 24 millions d'utilisateurs actifs de Lyft et sa valorisation modeste de 5 milliards de dollars une opportunité en or. Une telle acquisition leur permettrait non seulement de déployer rapidement une flotte de robotaxis, mais aussi d'optimiser leurs livraisons de colis et de repas.
2025 s'annonce comme l'année charnière où les robotaxis vont passer de l'expérimentation à la réalité commerciale massive. Avec l'arrivée imminente de Tesla sur ce marché, la vraie bataille de la mobilité autonome ne fait que commencer.
La question n'est plus de savoir si les robotaxis vont s'imposer, mais à quelle vitesse ils vont transformer nos villes. Et surtout, qui en seront les grands gagnants. Entre Waymo qui a pris de l'avance, Uber qui se réinvente, Tesla qui arrive, et peut-être Amazon qui se prépare en coulisses, la partie s'annonce serrée.
L'Inde, la prochaine capitale mondiale de la Tech
Un changement tectonique est en train de se produire dans la Tech mondiale, et son épicentre se trouve en Inde. Ce n'est plus une simple délocalisation de services informatiques - c'est une transformation fondamentale de l'écosystème technologique global.
Les chiffres donnent le vertige : l'Inde compte désormais plus de développeurs sur GitHub que les États-Unis, et au premier trimestre 2025, ses startups ont attiré plus de capitaux que l'ensemble du continent européen. L'ancien "bureau mondial du code" est devenu un véritable laboratoire d'innovation.
Mais la véritable révolution, c'est l'India Stack. Pendant que l'Occident s'enlise dans des débats sur l'identité numérique et la réglementation des GAFAMs, plus d'un milliard d'Indiens utilisent déjà Aadhaar pour tout : paiements mobiles, accès aux services publics, identité numérique... C'est une infrastructure si avancée que même la Chine l'observe avec envie.
Les géants de la tech l'ont bien compris.
Apple a déjà transféré 25% de sa production d'iPhone en Inde. Microsoft y a implanté son plus grand centre de R&D hors des États-Unis. Meta en a fait son terrain d'expérimentation pour ses innovations en IA. Même OpenAI, pourtant farouchement américain, vient d'ouvrir un bureau à Bangalore pour développer des modèles d'IA en langues indiennes.
Mais le plus fascinant reste l'émergence d'une nouvelle génération de startups indiennes. Fini le temps où elles se contentaient de copier les modèles occidentaux. Des entreprises comme Zepto réinventent la livraison express avec leurs "dark stores" pilotés par l'IA, pendant que PayTM révolutionne les services financiers pour une population largement non bancarisée.
L'Inde n'est plus un "marché émergent" - c'est un leader tech mondial en devenir duquel devrait s’inspirer l’Europe. Avec sa population jeune, éduquée et entreprenante, le pays est en train de réécrire les règles du jeu.
Trump 2.0 : Le grand chambardement de la Tech
Le retour de Trump à la Maison Blanche en 2025 va rebattre les cartes de la tech mondiale, mais dans un monde radicalement différent de 2016. L'IA est devenue un enjeu stratégique, la Chine a construit son propre écosystème tech, et l'Europe cherche sa place dans ce nouveau paysage.
Premier constat frappant : la Tech américaine n'a jamais été aussi divisée. D'un côté, Elon Musk et Peter Thiel affichent leur soutien inconditionnel à Trump. De l'autre, la vieille garde de la Silicon Valley s'inquiète du retour du protectionnisme. Entre les deux, les géants comme Meta et Google tentent un numéro d'équilibriste, multipliant les gestes envers l'administration Trump tout en préservant leurs intérêts mondiaux.
Les relations avec la Chine promettent d'être fascinantes. Trump annonce une nouvelle guerre commerciale, mais la réalité du terrain est plus nuancée. ByteDance continue d'investir massivement dans les puces Nvidia, les entreprises américaines restent dépendantes des usines taïwanaises, et même Apple, malgré ses efforts de diversification vers l'Inde, ne peut se détacher complètement de la Chine. On s'oriente vers un "découplage conscient" plutôt qu'une rupture totale - une forme de séparation négociée où chacun préserve ses intérêts vitaux.
L'Europe, elle, affirme son indépendance. Avec l'AI Act en place et le Digital Markets Act qui commence à faire sentir ses effets, Bruxelles pense pouvoir tenir tête aux géants tech. La nouvelle coalition allemande CDU/CSU-SPD, bien que conservatrice, devrait renforcer cette posture. Elon Musk pourrait d'ailleurs en faire les frais : son implication dans les élections européennes via X risque de déclencher une série d'enquêtes.
Mais le plus intéressant se joue peut-être en dehors du triangle USA-Chine-Europe. Pendant que l'Inde s'impose comme nouvelle puissance tech, le Japon revient dans la course des semi-conducteurs, pendant que Singapour et Tel Aviv émergent comme hubs d'innovation majeurs. Ironiquement, Trump 2.0 pourrait accélérer cette multi-polarisation du monde Tech.
2025 marquera l'avènement d'un monde Tech multipolaire. Les entreprises devront apprendre à naviguer entre les régulations américaines, européennes et chinoises, tout en restant attentives aux nouveaux acteurs émergents. Cette fois, ce n'est pas juste une guerre commerciale qui se profile - c'est une reconfiguration complète de l'échiquier technologique mondial.
Les GAFAM en 2025 : La fin d'une ère
Meta : Le réveil du géant
Meta prépare sa révolution hardware pour 2025, et cette fois, ça pourrait être la bonne. Le projet Hypernova, leurs nouvelles lunettes intelligentes avec affichage tête haute, s'annonce comme bien plus qu'un gadget. Avec un viseur pour interagir avec Meta AI et les notifications, c'est une première étape vers Orion, leur projet plus ambitieux. Le bracelet neural, déjà présenté lors des démos d'Orion, pourrait d'ailleurs faire partie de l'équation plus tôt que prévu.
Mais c'est sur le terrain de l'IA que Meta pourrait créer la surprise. Les chiffres sont vertigineux : 90% des internautes hors Chine sont actifs sur leurs plateformes. Leur base de données sur le langage humain dépasse celle de Google Search, Reddit, Wikipedia et X combinés. Et avec leur arsenal de GPU Nvidia Hopper, seul Microsoft les devance en puissance de calcul. Meta a tous les ingrédients pour devenir le leader de l'IA grand public.
TikTok : Le jeu d'échecs continue
Dans la Silicon Valley, le consensus est clair : ByteDance ne lâchera pas complètement TikTok. Une cession partielle, peut-être, mais la Chine gardera la main. Il y a trop d'enjeux financiers et stratégiques.
Trump semble l'avoir compris. Son approche de TikTok révèle une stratégie plus nuancée qu'en 2020. Il ne peut plus compter sur les médias traditionnels, Truth Social a échoué, il se méfie de Meta, BlueSky est devenu trop progressiste, et X reste un pari risqué. TikTok pourrait devenir son canal privilégié vers la jeunesse américaine.
Le vrai suspense vient d'Oracle, avec Larry Ellison qui pèse à Mar-a-Lago, et d'Elon Musk qui lorgne sur TikTok depuis son rachat de X.
Google : Le géant en transition
Google aborde 2025 avec des atouts majeurs : une trésorerie colossale, les meilleurs talents au monde, et une capacité de distribution inégalée. Même si Gemini peine encore à rivaliser avec ChatGPT auprès du grand public, l'entreprise a les moyens de ses ambitions.
Le véritable défi pour Sundar Pichai est culturel : comment garder l'agilité d'une startup avec la taille d'un Mamouth ? Même la possible perte du Search par défaut sur Apple, probable issue du procès antitrust, pourrait paradoxalement plus affecter Apple que Google.
Et puis il y a Waymo, la pépite des "moonshots" de Google, qui pourrait enfin transformer des années d'investissements en succès commercial.
Apple : L'année de tous les défis
2025 s'annonce comme une année charnière pour Apple. Entre la sortie d'un Vision Pro 2 plus abordable, les défis de l'IA où ils accusent un retard certain, et la probable perte de l'accord avec Google sur le Search par défaut, Tim Cook va devoir jouer serré.
L'enjeu majeur reste l'IA. Pendant que Meta, Microsoft et Google dominent la conversation, Apple reste étrangement silencieux. Les rumeurs d'un investissement massif dans l'IA générative et d'un assistant plus intelligent que Siri se multiplient, mais pour l'instant, rien de concret.
Le Vision Pro pourrait être leur planche de salut. Une version plus accessible permettrait à Apple de définir les standards de la réalité mixte, comme ils l'ont fait pour les smartphones. Mais avec Meta qui accélère sur les lunettes connectées et l'IA, la fenêtre d'opportunité se referme.
Microsoft : Le nouveau roi de l'IA ?
Microsoft continue sur sa lancée. Leur partenariat avec OpenAI, même s'il montre quelques signes de tension, leur a donné une avance considérable dans l'IA. L'intégration de ChatGPT dans leurs produits transforme Office et Azure en plateformes d'IA Enterprise de référence.
Satya Nadella a réussi son pari : Microsoft n'est plus perçu comme le dinosaure de la tech, mais comme un leader de l'innovation. Leur valorisation dépasse désormais régulièrement celle d'Apple, une situation impensable il y a quelques années.
Amazon : Le géant qui inquiète
Amazon inquiète Wall Street. Malgré la domination d'AWS dans le cloud, les investisseurs s'interrogent sur la stratégie IA du groupe. Entre les expérimentations avec Anthropic et le développement de leurs propres modèles, la direction semble floue.
Le possible rachat de Lyft pourrait leur donner un avantage inattendu : une flotte de robotaxis qui doublerait comme réseau de livraison. Avec leur expertise en logistique et leur puissance dans le cloud, Amazon pourrait créer un écosystème unique combinant transport, livraison et IA.
2025 ne marquera probablement pas la fin des GAFAM, mais leur transformation profonde. Meta se réinvente avec l'IA et le hardware, Microsoft domine l'enterprise, Google cherche son nouveau souffle, Apple doit rattraper son retard dans l'IA, et Amazon explore de nouveaux territoires. La vraie question est de savoir comment ils vont se réinventer dans un monde où l'IA change toutes les règles du jeu.
Cette année pourrait bien marquer le début d'une nouvelle ère où la domination ne se mesure plus en nombre d'utilisateurs ou en revenus publicitaires, mais en capacité à intégrer et déployer l'IA à grande échelle.
En conclusion : Bienvenue en 2025 !
Quand je repense à tous ces sujets qu'on a couverts ensemble dans Silicon Carne en 2024, je me dis qu'on avait vu juste sur pas mal de points. Le Quantum dont on parlait il y a quelques jours, l'explosion des robotaxis à San Francisco qu'on annonçait en mars, la fin du salariat ou encore le retour de Trump au pouvoir qu'on évoquait cet été.
2025 s'annonce comme une année charnière, peut-être la plus importante de la décennie. On est à un moment où tout peut basculer. C'est pour ça que Silicon Carne va continuer à décrypter chaque semaine ces transformations qui façonnent notre futur. Avec toujours la même approche : prendre du recul, connecter les dots, et essayer de comprendre ce qui se joue vraiment derrière les annonces. Et surtout, on va continuer à parler vrai, sans langue de bois ni bullshit.
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Hasta luego amigos 🌶️🌵
Super analyse, je suis assez en phase avec la majeure partie. Je pense juste que tu t’avances un peu avec la fin du smartphone et les robots taxis. On surestime souvent l’impact des technologies à court terme, et on les sous-estime souvent à long terme. Dans les cas de ces 2 changements la bonne échelle est plutôt 10 ans à mon sens. Ne pas oublier non plus la différence entre la maturité SF et reste du monde ;-)
Brillant et important. Merci d'être là. Jean