Vivant (que) plus de 5 ans au Texas, j'adhère totalement à cette vision....mais je ne suis pas optimiste pour l'Europe, et la France en particulier, tant qu'elles restent ancrées dans un complexe de supériorité (intellectuel) face aux USA.
Les récentes et incessantes attaques, caricatures faites de Trump et de Musk (chouette, on a trouvé un second diable) sont le reflet d'une posture de critiques systématiques envers une Amérique qui est dans l'action et qui, par effet miroir, renvoie à l'Europe sa frilosité à agir, empêtrée à faire du sur-place avec des demi-décisions (économiques ou politiques).
Cette capacité d'agir vite des USA fait peur. Il est plus facile de s'en moquer que de se relever les manches et agir aussi.
On dit que les USA innovent et l'Europe régule: on peut dire aussi que les USA agissent et l'Europe critique. En attendant, l'écart de richesse...et donc de puissance continue de se creuser.
Très très bon papier Carlos. On aurait pu aussi y rajouter "E Pluribus Unum", out of many, one. Pour moi, tout est dans cette devise qui peut revêtir deux sens. Le premier et celui que tout le monde peut/veut voir, c'est la racine du fédéralisme, ensemble nous ne faisons qu'un ou l'union fait la force. Le second est pour moi plus subtil, au milieu de tous, une personne. Cette "destinée manifeste" à laquelle tu fais si bien référence est aussi une croyance au niveau individuel. Les américains sont souvent personnellement persuadés d'être sur terre pour faire quelque chose d'unique, de rare. D'ailleurs, on les y encourage en permanence.
C'est un des grands traits du corpus social ici et qui témoigne de l'emprise de la rhétorique protestante, de l'Ancien Testament (et d'une philosophie héritée du judaïsme), sur l'ensemble de la société américaine. Max Weber, le maître en la matière, en parle très bien dans son Die protestantische Ethik, expliquant le lien entre la rupture protestante d'avec le monde ancien, catholique et corrompu, le grand schisme qu'a vécu l'Europe et l'émergence du capitalisme en Amérique du Nord. Il parle aussi des théories calvinistes, de la double prédestination et de comment les puritains de Plymouth Rock, cherchaient à travers leurs succès divers et variés (vie personnelle, familiale, professionnelle), les signes de leur élection par le tout-puissant.
Tout ceci peut paraitre au mieux démodé ou au pire à côté de la plaque, mais la société civile ici a toujours agit comme un "Juggernaut" en ce sens, laissant les croyances individuelles s'exprimer librement, tout en imposant une sorte de "pacte", un vivre ensemble que les Républicains appellent aujourd'hui le retour du "common sens".
C'est l'amour du drapeau, le sens de la collectivité et de l'entraide au niveau local, immédiat, sans interférence institutionnelle, sans code civil, devant soi et incarné par la famille, les voisins, le petit commerce et surtout, le principal employeur de la ville ou du comté (on lit d'ailleurs très souvent sur les forums républicains "no poor man ever gave me a job").
Toutes ces valeurs quasi dix-neuvièmiste que l'on jugeraient "paternalistes", rétrogrades et conservatrices en Europe et surtout en France, pèsent encore sur les rapports sociaux hors grandes villes US, car elles garantissent à celles et ceux qui y croient, une forme de "justice des hommes" et constituent le vrai fondement de la solidarité à l'américaine. Ici, on ne veut pas donner à tout le monde, on veut donner à ceux que l'on connait et ceux qui le "méritent", "those who follow the rules". L'individu veut être acteur, pas spectateur (encore une fois, "E Pluribus Unum") et définir lui-même les conditions de l'obtention de "sa" solidarité, ce que beaucoup d'européens méprennent pour du racisme (même s'il existe encore, bien entendu).
Aujourd'hui plus que jamais et ce, même dans un monde post-Civil Rights, post-MLK, post-metoo et post-George Floyd, cette sous-couche sociale et cette pensée si spécifiques viennent nourrir la culture américaine à tous les étages, même dans les Blue States, même dans la Bay Area. En cela et même s'il nous fait encore tant rêver, ce pays reste très différent de ce que nous croyons connaître et demeure un faux-ami oui et parfois même un mystère pour lui-même.
Il y a du vrai dans ce que tu dis, mais tu oublies quand même Roosevelt et le New Deal, qui, selon ton analyse, serait profondément anti-américain. Trump, qui ne cite que l'autre Roosevelt, est sûrement de cet avis. Tu oublies aussi Kennedy, qui, comme Biden, était catholique et très marqué par ses origines européennes... Les Etats-Unis, c'est l'histoire d'un succès prodigieux dû à des immigrants certes marqués par le protestantisme - et donc l'individualisme s'appuyant sur des communautés plutôt réduites - qui ont conquis un immense et riche territoire, et bâti la première puissance économique du monde. Et ce qu'ils ont fait de mieux, et qui reste un grand sujet d'émerveillement pour moi, c'est leurs grandes universités qui dominent le monde, et sont pourtant des "not-for-profit organizations", n'en déplaise aux néo-libéraux.
Ce qui fait peur à l'Europe, ce n'est pas tant le slogan "America first" - ça a toujours été le cas - mais plutôt cette confiance absolue dans le dieu de la finance et les lois du marché, qui se traduit en pratique par la mise en place d'une oligarchie de décideurs milliardaires, dont la fortune explose, tandis les pauvres le sont de plus en plus, et que l'espérance de vie décroit. Ce qui fait peur, c'est l'explosion des inégalités, et leurs conséquences prévisibles d'instabilité et de violence. Pour moi, Trump a été élu par des gens déclassés qui en ont marre d'avoir été trahis par les démocrates. Et c'est ce qui nous guette en Europe aussi. Trump croit profondément, comme Reagan et comme Thatcher, que le succès à long terme du pays est garanti par le succès à court terme de ses héros businessmen, mesuré par l'étendue de leur fortune. Or on sait maintenant que c'est faux, et que le succès à long terme d'un pays dépend beaucoup plus de sa démographie et du niveau d'éducation de sa population. Si l'Europe veut éviter de sombrer dans la décadence, c'est avant tout là-dessus qu'elle doit travailler. Pour moi, l'excès réglementaire est un constat d'échec éducatif: il vise avant tout à protéger les citoyens des effets néfastes de leur ignorance.
Merci de partager ainsi ta vision et ton expérience, c'est super intéressant. Je partage globalement ton analyse sur la complexité des relations entre l’Europe – et plus particulièrement la France – et les États-Unis. Les déséquilibres sont flagrants et les attentes souvent mal alignées.
Quelques réflexions me viennent à l’esprit pour enrichir cette discussion, et peut-être explorer d’autres angles :
> La grande histoire de la France vs la jeunesse des États-Unis
La France, avec ses siècles d’histoire, ses institutions consolidées et son rôle de pionnière dans des domaines comme les droits de l’Homme ou les arts, aborde souvent ses relations avec les États-Unis à travers ce prisme de profondeur historique. De l’autre côté, les États-Unis, nation relativement jeune, ont une approche plus pragmatique, parfois perçue comme brutale ou transactionnelle. Ce décalage peut exacerber un sentiment d’incompréhension mutuelle. L’attachement des Américains à leur "exceptionnalisme" se heurte à notre propre vision universaliste.
> Une dépendance née de la guerre
Le poids de l’histoire contemporaine, notamment depuis la Seconde Guerre mondiale, a placé la France et l’Europe dans une position de dépendance stratégique envers les États-Unis. La reconstruction européenne sous l’ombrelle américaine (Plan Marshall, OTAN) a installé des schémas de domination qu’il est difficile de déconstruire, même aujourd’hui. Cette dépendance a façonné des décennies de politique économique et sécuritaire, nous laissant parfois sans marge de manœuvre réelle.
> Une différence culturelle profonde
Les États-Unis incarnent une culture de la réussite individuelle et de l’efficacité à tout prix. À l’inverse, la France valorise davantage le collectif, la critique et la nuance (notre esprit cartésien, peut-être ?). Cela crée des approches diamétralement opposées sur des sujets comme la régulation des technologies ou la diplomatie.
> Une puissance culturelle et médiatique écrasante
Hollywood, les GAFAM, les séries, la musique : les États-Unis imposent leur vision du monde à travers leur soft power. Cette domination culturelle rend leur influence quasiment invisible, car elle façonne les imaginaires collectifs. À l’inverse, la France, malgré son rayonnement culturel, lutte pour maintenir une voix forte dans ce domaine.
> Une posture à réinventer des deux côtés
La France, de son côté, doit peut-être revoir ses ambitions en mesurant son impact réel dans le monde, qui diminue aujourd’hui face à l’émergence de nouveaux blocs. Une diplomatie plus lucide, axée sur des coalitions pragmatiques et moins "nostalgiques", pourrait permettre de regagner en pertinence. De leur côté, les États-Unis devront accepter un monde multipolaire où des puissances comme la Chine, l’Inde, ou même certaines nations africaines, prennent de plus en plus de poids. Ignorer ces dynamiques pour maintenir un débat centré sur les seuls intérêts transatlantiques devient une posture déconnectée de la réalité.
> La place de l'Europe dans l'équation
En arrière-plan, la faiblesse de l’Europe comme acteur stratégique pèse lourd dans cette relation. Les divisions internes, les intérêts divergents et l’absence de vision commune compliquent la possibilité pour la France de se démarquer. Tant qu’il n’y aura pas d’Europe forte, les États-Unis continueront à "manager" leurs relations bilatérales de façon déséquilibrée.
>>> Mais bon, en explorant toutes ces pistes, on revient toujours au même point : dans les alternatives, il n’y a pas d’alternative. Ce qui, en soi, résume bien le problème, non ? 😅
Limpide Carlos, & on acquiesce / apprend aussi de vos commentaires éclairés 👍 Une mise en perspective à mettre entre beaucoup de mains Européennes 🙏 pour faire évoluer les têtes ! Il est grand temps
Vivant (que) plus de 5 ans au Texas, j'adhère totalement à cette vision....mais je ne suis pas optimiste pour l'Europe, et la France en particulier, tant qu'elles restent ancrées dans un complexe de supériorité (intellectuel) face aux USA.
Les récentes et incessantes attaques, caricatures faites de Trump et de Musk (chouette, on a trouvé un second diable) sont le reflet d'une posture de critiques systématiques envers une Amérique qui est dans l'action et qui, par effet miroir, renvoie à l'Europe sa frilosité à agir, empêtrée à faire du sur-place avec des demi-décisions (économiques ou politiques).
Cette capacité d'agir vite des USA fait peur. Il est plus facile de s'en moquer que de se relever les manches et agir aussi.
On dit que les USA innovent et l'Europe régule: on peut dire aussi que les USA agissent et l'Europe critique. En attendant, l'écart de richesse...et donc de puissance continue de se creuser.
J’espère que ce papier sera lu par un maximum d’analystes, éditorialistes et commentateurs en tout genre. Mais aussi par des politiques.
On pourrait te créer sur mesure un poste de ministre ou de commissaire européen en charge des relations avec les États Unis.
Très très bon papier Carlos. On aurait pu aussi y rajouter "E Pluribus Unum", out of many, one. Pour moi, tout est dans cette devise qui peut revêtir deux sens. Le premier et celui que tout le monde peut/veut voir, c'est la racine du fédéralisme, ensemble nous ne faisons qu'un ou l'union fait la force. Le second est pour moi plus subtil, au milieu de tous, une personne. Cette "destinée manifeste" à laquelle tu fais si bien référence est aussi une croyance au niveau individuel. Les américains sont souvent personnellement persuadés d'être sur terre pour faire quelque chose d'unique, de rare. D'ailleurs, on les y encourage en permanence.
C'est un des grands traits du corpus social ici et qui témoigne de l'emprise de la rhétorique protestante, de l'Ancien Testament (et d'une philosophie héritée du judaïsme), sur l'ensemble de la société américaine. Max Weber, le maître en la matière, en parle très bien dans son Die protestantische Ethik, expliquant le lien entre la rupture protestante d'avec le monde ancien, catholique et corrompu, le grand schisme qu'a vécu l'Europe et l'émergence du capitalisme en Amérique du Nord. Il parle aussi des théories calvinistes, de la double prédestination et de comment les puritains de Plymouth Rock, cherchaient à travers leurs succès divers et variés (vie personnelle, familiale, professionnelle), les signes de leur élection par le tout-puissant.
Tout ceci peut paraitre au mieux démodé ou au pire à côté de la plaque, mais la société civile ici a toujours agit comme un "Juggernaut" en ce sens, laissant les croyances individuelles s'exprimer librement, tout en imposant une sorte de "pacte", un vivre ensemble que les Républicains appellent aujourd'hui le retour du "common sens".
C'est l'amour du drapeau, le sens de la collectivité et de l'entraide au niveau local, immédiat, sans interférence institutionnelle, sans code civil, devant soi et incarné par la famille, les voisins, le petit commerce et surtout, le principal employeur de la ville ou du comté (on lit d'ailleurs très souvent sur les forums républicains "no poor man ever gave me a job").
Toutes ces valeurs quasi dix-neuvièmiste que l'on jugeraient "paternalistes", rétrogrades et conservatrices en Europe et surtout en France, pèsent encore sur les rapports sociaux hors grandes villes US, car elles garantissent à celles et ceux qui y croient, une forme de "justice des hommes" et constituent le vrai fondement de la solidarité à l'américaine. Ici, on ne veut pas donner à tout le monde, on veut donner à ceux que l'on connait et ceux qui le "méritent", "those who follow the rules". L'individu veut être acteur, pas spectateur (encore une fois, "E Pluribus Unum") et définir lui-même les conditions de l'obtention de "sa" solidarité, ce que beaucoup d'européens méprennent pour du racisme (même s'il existe encore, bien entendu).
Aujourd'hui plus que jamais et ce, même dans un monde post-Civil Rights, post-MLK, post-metoo et post-George Floyd, cette sous-couche sociale et cette pensée si spécifiques viennent nourrir la culture américaine à tous les étages, même dans les Blue States, même dans la Bay Area. En cela et même s'il nous fait encore tant rêver, ce pays reste très différent de ce que nous croyons connaître et demeure un faux-ami oui et parfois même un mystère pour lui-même.
Wow super intéressant!
Il y a du vrai dans ce que tu dis, mais tu oublies quand même Roosevelt et le New Deal, qui, selon ton analyse, serait profondément anti-américain. Trump, qui ne cite que l'autre Roosevelt, est sûrement de cet avis. Tu oublies aussi Kennedy, qui, comme Biden, était catholique et très marqué par ses origines européennes... Les Etats-Unis, c'est l'histoire d'un succès prodigieux dû à des immigrants certes marqués par le protestantisme - et donc l'individualisme s'appuyant sur des communautés plutôt réduites - qui ont conquis un immense et riche territoire, et bâti la première puissance économique du monde. Et ce qu'ils ont fait de mieux, et qui reste un grand sujet d'émerveillement pour moi, c'est leurs grandes universités qui dominent le monde, et sont pourtant des "not-for-profit organizations", n'en déplaise aux néo-libéraux.
Ce qui fait peur à l'Europe, ce n'est pas tant le slogan "America first" - ça a toujours été le cas - mais plutôt cette confiance absolue dans le dieu de la finance et les lois du marché, qui se traduit en pratique par la mise en place d'une oligarchie de décideurs milliardaires, dont la fortune explose, tandis les pauvres le sont de plus en plus, et que l'espérance de vie décroit. Ce qui fait peur, c'est l'explosion des inégalités, et leurs conséquences prévisibles d'instabilité et de violence. Pour moi, Trump a été élu par des gens déclassés qui en ont marre d'avoir été trahis par les démocrates. Et c'est ce qui nous guette en Europe aussi. Trump croit profondément, comme Reagan et comme Thatcher, que le succès à long terme du pays est garanti par le succès à court terme de ses héros businessmen, mesuré par l'étendue de leur fortune. Or on sait maintenant que c'est faux, et que le succès à long terme d'un pays dépend beaucoup plus de sa démographie et du niveau d'éducation de sa population. Si l'Europe veut éviter de sombrer dans la décadence, c'est avant tout là-dessus qu'elle doit travailler. Pour moi, l'excès réglementaire est un constat d'échec éducatif: il vise avant tout à protéger les citoyens des effets néfastes de leur ignorance.
Je rajouterais aussi le prix de l'énergie dans les factures de succès à long terme.
Exact. Ou plutôt, si on raisonne comme Jancovici, la disponibilité de l'énergie plutôt que son prix.
Merci de partager ainsi ta vision et ton expérience, c'est super intéressant. Je partage globalement ton analyse sur la complexité des relations entre l’Europe – et plus particulièrement la France – et les États-Unis. Les déséquilibres sont flagrants et les attentes souvent mal alignées.
Quelques réflexions me viennent à l’esprit pour enrichir cette discussion, et peut-être explorer d’autres angles :
> La grande histoire de la France vs la jeunesse des États-Unis
La France, avec ses siècles d’histoire, ses institutions consolidées et son rôle de pionnière dans des domaines comme les droits de l’Homme ou les arts, aborde souvent ses relations avec les États-Unis à travers ce prisme de profondeur historique. De l’autre côté, les États-Unis, nation relativement jeune, ont une approche plus pragmatique, parfois perçue comme brutale ou transactionnelle. Ce décalage peut exacerber un sentiment d’incompréhension mutuelle. L’attachement des Américains à leur "exceptionnalisme" se heurte à notre propre vision universaliste.
> Une dépendance née de la guerre
Le poids de l’histoire contemporaine, notamment depuis la Seconde Guerre mondiale, a placé la France et l’Europe dans une position de dépendance stratégique envers les États-Unis. La reconstruction européenne sous l’ombrelle américaine (Plan Marshall, OTAN) a installé des schémas de domination qu’il est difficile de déconstruire, même aujourd’hui. Cette dépendance a façonné des décennies de politique économique et sécuritaire, nous laissant parfois sans marge de manœuvre réelle.
> Une différence culturelle profonde
Les États-Unis incarnent une culture de la réussite individuelle et de l’efficacité à tout prix. À l’inverse, la France valorise davantage le collectif, la critique et la nuance (notre esprit cartésien, peut-être ?). Cela crée des approches diamétralement opposées sur des sujets comme la régulation des technologies ou la diplomatie.
> Une puissance culturelle et médiatique écrasante
Hollywood, les GAFAM, les séries, la musique : les États-Unis imposent leur vision du monde à travers leur soft power. Cette domination culturelle rend leur influence quasiment invisible, car elle façonne les imaginaires collectifs. À l’inverse, la France, malgré son rayonnement culturel, lutte pour maintenir une voix forte dans ce domaine.
> Une posture à réinventer des deux côtés
La France, de son côté, doit peut-être revoir ses ambitions en mesurant son impact réel dans le monde, qui diminue aujourd’hui face à l’émergence de nouveaux blocs. Une diplomatie plus lucide, axée sur des coalitions pragmatiques et moins "nostalgiques", pourrait permettre de regagner en pertinence. De leur côté, les États-Unis devront accepter un monde multipolaire où des puissances comme la Chine, l’Inde, ou même certaines nations africaines, prennent de plus en plus de poids. Ignorer ces dynamiques pour maintenir un débat centré sur les seuls intérêts transatlantiques devient une posture déconnectée de la réalité.
> La place de l'Europe dans l'équation
En arrière-plan, la faiblesse de l’Europe comme acteur stratégique pèse lourd dans cette relation. Les divisions internes, les intérêts divergents et l’absence de vision commune compliquent la possibilité pour la France de se démarquer. Tant qu’il n’y aura pas d’Europe forte, les États-Unis continueront à "manager" leurs relations bilatérales de façon déséquilibrée.
>>> Mais bon, en explorant toutes ces pistes, on revient toujours au même point : dans les alternatives, il n’y a pas d’alternative. Ce qui, en soi, résume bien le problème, non ? 😅
Limpide Carlos, & on acquiesce / apprend aussi de vos commentaires éclairés 👍 Une mise en perspective à mettre entre beaucoup de mains Européennes 🙏 pour faire évoluer les têtes ! Il est grand temps