Carlos soulève ici, à mon avis, le fond du problème aux US (voir en France à un certain niveau avec l'émergence de CNews et de ses petits frères sur les RS).
Pour moi, il y a deux manières de voir le problème et deux cultures/visions du monde qui s'opposent aux US. Il y a la gauche américaine d'un côté qui s'est complètement engoncé dans sa croisade pour les droits des minorités de toutes sortes (ce qui est super noble, on est tous d'accord là-dessus) et qui a oublié de parler du "I need steak with my beans and rice and a roof over my head", parce que sa parole est portée aujourd'hui par des gens qui mangent bio et qui ne dorment pas à la belle étoile. Un "elitism" qui flingue le parti démocrate et dont parle David Axelrod (ex-Obama campaign director) sur CNN tous les soirs.
Van Jones, un des chroniqueurs politiques phares de cette même chaîne (qui est devenue au fil des années entièrement biaisée et qui n'est donc plus à mon grand regret, une chaîne d'information), a d'ailleurs pris la parole le premier lors de la soirée électorale et le premier truc dont il a parlé c'est en gros "je suis mal ce soir pour les parents d'ados trans". Manifestement, il n'avait pas reçu le mémo.
Et puis il y a l'autre vision, celle des néo-républicains (ex-Tea Party, Trumpism) qui eux ont senti dans quelle direction soufflait le vent et qui n'ont pas attendu que les prix des courses au supermarché s'envolent pour parler du "little guy" (remember "Joe the plumber"?), celui qui se lève à 5h du mat', qui paie ses impôts et qui déblaie la neige du trottoir de son voisin quand ce dernier a la grippe en plein mois de février dans le Michigan. Parler du little guy, c'est la base du populisme et nous, on ne veut pas descendre aussi bas. Mais si on ne veut pas descendre à la mine pour voir ce qui s'y passe, on ne peut pas proposer des solutions concrètes et surtout, on n'est pas crédibles quand on se dit concernés.
Pour finir, quand Trump parle de fake news, il faut savoir lire entre les lignes, il parle de news qui sont avant tout "totally irrelevant" aux yeux de son électorat. Les droits LGBTQ+ pour les gens qui votent Trump, comment dire ça poliment, ils s'en balancent d'une puissance inimaginable. Ça ne fait pas d'eux des bigots et des gens qui vont se mettre en bande organisée pour casser des jolies gueules, ça fait d'eux des gens qui "mind their own effin' business" (le fameux "don't ask don't tell") et c'est pour cela qu'ils ne supportent pas qu'on les traite de Nazis. Eux sont persuadés d'être dans le vrai, parce qu'ils parlent de problèmes de tous les jours qui affectent leur quotidien. Ils n'ont certes pas raison dans l'absolu mais ils ont raison pour eux-mêmes et ça leur suffit bien.
Si les Démocrates veulent retrouver une quelconque "prise" auprès de cet électorat indécis des États du blue wall (la Rust Belt plus le Wisconsin), indispensable pour retrouver le pouvoir et reconquérir ce qu'on appelait naguère les Reagan Democrats, il va falloir qu'ils remettent sérieusement en question leurs priorités et qu'ils s'intéressent à nouveau au quotidien des américains de la lower middle class, chainon manquant de leurs dernières campagnes.
Carlos soulève ici, à mon avis, le fond du problème aux US (voir en France à un certain niveau avec l'émergence de CNews et de ses petits frères sur les RS).
Pour moi, il y a deux manières de voir le problème et deux cultures/visions du monde qui s'opposent aux US. Il y a la gauche américaine d'un côté qui s'est complètement engoncé dans sa croisade pour les droits des minorités de toutes sortes (ce qui est super noble, on est tous d'accord là-dessus) et qui a oublié de parler du "I need steak with my beans and rice and a roof over my head", parce que sa parole est portée aujourd'hui par des gens qui mangent bio et qui ne dorment pas à la belle étoile. Un "elitism" qui flingue le parti démocrate et dont parle David Axelrod (ex-Obama campaign director) sur CNN tous les soirs.
Van Jones, un des chroniqueurs politiques phares de cette même chaîne (qui est devenue au fil des années entièrement biaisée et qui n'est donc plus à mon grand regret, une chaîne d'information), a d'ailleurs pris la parole le premier lors de la soirée électorale et le premier truc dont il a parlé c'est en gros "je suis mal ce soir pour les parents d'ados trans". Manifestement, il n'avait pas reçu le mémo.
Et puis il y a l'autre vision, celle des néo-républicains (ex-Tea Party, Trumpism) qui eux ont senti dans quelle direction soufflait le vent et qui n'ont pas attendu que les prix des courses au supermarché s'envolent pour parler du "little guy" (remember "Joe the plumber"?), celui qui se lève à 5h du mat', qui paie ses impôts et qui déblaie la neige du trottoir de son voisin quand ce dernier a la grippe en plein mois de février dans le Michigan. Parler du little guy, c'est la base du populisme et nous, on ne veut pas descendre aussi bas. Mais si on ne veut pas descendre à la mine pour voir ce qui s'y passe, on ne peut pas proposer des solutions concrètes et surtout, on n'est pas crédibles quand on se dit concernés.
Pour finir, quand Trump parle de fake news, il faut savoir lire entre les lignes, il parle de news qui sont avant tout "totally irrelevant" aux yeux de son électorat. Les droits LGBTQ+ pour les gens qui votent Trump, comment dire ça poliment, ils s'en balancent d'une puissance inimaginable. Ça ne fait pas d'eux des bigots et des gens qui vont se mettre en bande organisée pour casser des jolies gueules, ça fait d'eux des gens qui "mind their own effin' business" (le fameux "don't ask don't tell") et c'est pour cela qu'ils ne supportent pas qu'on les traite de Nazis. Eux sont persuadés d'être dans le vrai, parce qu'ils parlent de problèmes de tous les jours qui affectent leur quotidien. Ils n'ont certes pas raison dans l'absolu mais ils ont raison pour eux-mêmes et ça leur suffit bien.
Si les Démocrates veulent retrouver une quelconque "prise" auprès de cet électorat indécis des États du blue wall (la Rust Belt plus le Wisconsin), indispensable pour retrouver le pouvoir et reconquérir ce qu'on appelait naguère les Reagan Democrats, il va falloir qu'ils remettent sérieusement en question leurs priorités et qu'ils s'intéressent à nouveau au quotidien des américains de la lower middle class, chainon manquant de leurs dernières campagnes.
Super cet article Carlos, tout est dit ! J’imagine que tu avais vu venir le résultat vu cet article étayé qui sort le jour même ;-)
Woh très complet, super intéressant
Merci pour cette analyse complète et instructive. En effet l’Europe doit bouger rapidement
Analyse compléte et très intéressante de la culture US. Très utile pour vraiment comprendre le résultat !
Well done my friend!
Magistral !